Le classement en cinquième position est déjà une petite consolation au vu de toutes ces insuffisances qui ont entravé la bonne marche de cette discipline sportive.
La CAF a dévoilé le palmarès des 12 championnats se démarquant par leur excellence à l’échelle continentale.
La Tunisie est classée cinquième. Indépendamment des éléments pris en compte par la CAF pour établir ce classement, nous allons essayer de comprendre ce qui a bloqué depuis des années l’épanouissement du football tunisien qui, rappelons-le, avait une compétition qui passait pour une des meilleures du continent.
Sinon la mieux organisée et la plus prolifique au niveau des éléments intéressants, de la qualité de ses techniciens et de la teneur de sa compétition.
Qu’est-ce qui a changé ? Tout simplement c’est au niveau des réglementations le régissant et la façon de le diriger que les choses ont changé, dans le mauvais sens. Il n’est nullement question de remettre en cause quoi que ce soit, mais on ne peut s’empêcher de reconnaître que l’on a tout fait pour « personnifier » cette compétition et la mettre au service de cette mainmise qui a tout faussé. L’arbitrage est devenu la bête noire des clubs.
Les membres fédéraux ont perdu une bonne partie de cette légitimité qui faisait leur force. La compétition était devenue une simple formalité et, pour mieux la qualifier, elle passait pour une épreuve dont le champion était connu d ‘avance comme aimaient le dire ceux qui étaient horrifiés par les décisions et les aménagements qui faussaient le tout.
N’oublions pas également ce pseudo-professionnalisme qui a vidé les clubs de leur substance et a fini par transformer nos compétitions en mobilisations successives pour organiser les grabuges et provoquer des débuts d’émeutes, alors que les conditions difficiles que vivait le pays autorisaient tous les amalgames. Le football, ce sport rassembleur, ne rassemblait plus, mais a réinjecté le virus de la séparation et du régionalisme.
Infrastructure en ruine
Et ce ne sont point les sanctions qui pleuvaient qui ont dissuadé ces clubs désargentés, dont les dirigeants se voyaient dans l’obligation de signer des chèques sans provision pour essayer de s’en tirer. Les uns ont fui à l’étranger. Ils attendent sans doute la nouvelle loi régissant cette question de chèques sans provision pour rentrer et régulariser leur situation. D’autres, d’une manière ou une autre, ont fini par payer. Ce football tunisien n’était pas au bout de ses peines. Les installations et toute l’infrastructure qui lui a permis à une certaine époque de marquer des points et d’avancer sont tombées en ruine.
Les tentatives de remises à niveau, sous les coups de boutoir des spéculateurs, ont foiré. Le dernier en date, le stade d’El Menzah, un joyau en perdition, dont on a arrêté la rénovation en raison des manipulations qui ont été sévèrement dénoncées par le chef de l’Etat en personne. Et sa remise en état est renvoyée aux calendes grecques.
Que reste-t-il ? C’est dire que le classement en cinquième position est déjà une petite consolation au vu de toutes ces insuffisances qui ont entravé la bonne marche de cette discipline sportive qui n’a, en fin de compte, tiré que peu de profits des techniciens formés et qui sont allés monnayer leurs connaissances ailleurs. Il ne se passe pas de semaine sans qu’il n’y ait des réclamations. Que ce soit au niveau de l’arbitrage ou des décisions prises à l’encontre des clubs, décisions justifiées ou pas, il y a toujours, faute de confiance, des reproches à faire.
Comment reprendre ce football en main alors ? C’est à la nouvelle équipe de rappeler ceux qui sont capables de le faire. Le chantier est énorme et il passe avant tout par une case départ qui s’appelle « le regain de confiance » contre l’engagement d’être juste et de s’appliquer à servir ce sport et non pas s’en servir. Mission difficile mais non impossible.